Intempéries et hausse de la demande de vin

Dans cet article, Meteomatics révèle les événements météorologiques qui ont contribué aux faibles rendements de production dans les vignobles européens en explorant la gravité des conditions météorologiques à un niveau hyperlocal et en soulignant leur impact sur la production de vin.

Selon un porte-parole de l'Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (OIV), la production mondiale de vin pourrait chuter à l'un des niveaux les plus bas jamais enregistrés en Europe cette année, tandis que la demande devrait se rétablir à des niveaux proches de ceux d'avant la pandémie.

L'OIV a publié un communiqué de presse le 4 novembre, indiquant que "le volume attendu cette année semble avoir chuté de 4 % par rapport à 2020 (qui était déjà inférieur à la moyenne) et est inférieur de 7 % à sa moyenne sur 20 ans. Ceci est le résultat de conditions climatiques défavorables qui ont sévèrement impacté les principaux pays producteurs de vin en Europe cette année". L'année 2021 s'est avérée difficile pour la production de vin dans les trois plus grands pays producteurs de l'UE - l'Italie, l'Espagne et la France, qui représentent ensemble 45 % de la production mondiale et 79 % de la production de vin de l'UE, car les vignes ont été victimes des gelées tardives du début d'avril.

Les vignobles français ont subi de lourdes pertes : les gelées ont suivi une période de temps doux en mars, provoquant le débourrement des vignes et les laissant exposées au gel. Le graphique 1 illustre la forte baisse des températures et le gel survenu le 7 avril en Bourgogne, France.

Jean-Marie Barillère, responsable d'une importante association de l'industrie du vin, a déclaré au quotidien français Le Figaro que le gel avait touché "80 % des vignobles français". Le même front froid qui a endommagé les bourgeons de la vigne française a également touché l'Italie à la même période, plus précisément à la mi-avril.

Le gel a tendance à frapper davantage les vignes situées dans les fonds de vallée et les parties basses des collines, car l'air frais s'y installe. De plus, les variétés précoces étaient plus exposées que celles qui n'ont pas tendance à débourrer avant la fin du printemps. "Les dégâts sont comme les taches d'un léopard : ils sont généralisés mais ne touchent que les variétés précoces exposées aux flancs plus chauds des collines et en dessous d'une certaine altitude, car l'air froid descend", rapporte Antonio Michael Zaccheo Jr. de Carpineto, dont les cinq domaines sont situés à Montepulciano, Montalcino, Chianti Classico et Maremm (source : winespectator.com).

En France, les problèmes de croissance résultant des gelées de mars ont été aggravés par des périodes prolongées de fortes pluies en juin et juillet. "Le gel du printemps a fait perdre 30 % de la récolte de champagne et le mildiou en coûte 20 à 25 % de plus. Nous avons perdu plus de la moitié de la récolte en quelques semaines", a déclaré M. Toubart, qui est vice-président du CIVC, le lobby de l'industrie du champagne. "C'est terrible, nous avons eu trop de pluie juste au moment où nous avions besoin d'un temps chaud et sec", a ajouté M. Toubart.

L'excès de pluie entraîne le développement du mildiou, un champignon qui se développe sur les feuilles et sur les raisins. Le mildiou peut fendre les raisins et réduire le rendement total de la récolte. Les conditions humides prolongées en juin / juillet ont également rendu plus difficile le travail dans les vignes et le traitement des raisins avec des fongicides. Les fortes pluies peuvent également enlever les traitements appliqués, ce qui aggrave encore le problème pour les vignobles français.

Les événements météorologiques violents sont de plus en plus fréquents et confirment pour beaucoup que les événements météorologiques de cette nature sont le résultat du changement climatique. En effet, le changement climatique devient un sujet de plus en plus important pour l'industrie du vin. Paul Roca de l'OIV déclare que les événements météorologiques défavorables se produisent de plus en plus fréquemment.

Il dit que s'il n'y a pas de vaccin contre le changement climatique, il existe des solutions à long terme qui nécessiteront des efforts importants en termes de pratiques durables pour la culture de la vigne et la production de vin. Il a ajouté que l'adaptation était une "nécessité urgente" pour l'industrie.

La base de données météorologiques et climatiques de Meteomatics contient une multitude d'informations météorologiques mondiales (>7 pétaoctets) sur toutes les échelles de temps, avec un niveau de détail incroyable (résolution de 90 mètres). Il s'agit d'une ressource puissante pour l'industrie du vin et le secteur agricole au sens large, compte tenu de l'impact des variations locales de la topographie sur le climat local (comme le mouvement de l'air froid) et les rendements des cultures. En outre, les données de Meteomatics sur les projections climatiques (jusqu'en 2100) donnent un aperçu des projections climatiques au niveau local, ce qui peut aider l'industrie viticole et agricole à se préparer et à planifier des mesures d'atténuation pour le changement climatique.